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L’Eglise Saint-Vincent
L’église Saint-Vincent d’Haverskerque est une hallekerque à trois nefs, de style gothique dont la tour carrée du clocher, de style roman, date du XIe siècle : c’est un élément fort de l’édifice...
Mentionné dans l’Histoire au XIe siècle sous le nom de HAVISKERKA, 1047, (du flamand Kerk = église et Havis = seigneur du lieu ou haver = port, église du port située sur la Lys), notre village lui doit son appellation.
De nos jours, on peut s’étonner que l’église d’Haverskerque porte le nom de Saint Vincent, patron des vignerons.
Au Moyen Age, la vigne était présente dans notre contrée comme en témoignent d’autres appellations : Treille du Gard, Pré à Vin... Vitrail, statue, reliquaire monstrance, reliques (coccyx) de St Vincent conservées dans une petite chasse sur l’autel du monument aux morts, rappellent ce saint en l’église d’Haverskerque.
Saint Vincent : Né à Huesca en Espagne, diacre de l’évêque de Saragosse, Vincent subit les persécutions du gouverneur romain de Valence sous Dioclétien. Il affronte la prison, la faim, le chevalet et d’autres tourments sans défaillir : il est considéré comme le premier martyr d’Espagne. Son culte très populaire dans son pays d’origine, se répandit notamment en France où de nombreuses églises se sont mises sous son vocable et où il est devenu le patron des vignerons dans beaucoup de régions.
Du XIe au XXIe siècle : l’église d’Haverskerque a mille ans d’histoire !
Datation : Le cartulaire des Flandres mentionne son existence dés le début du XIIe siècle (1119) et son appartenance à l’Abbaye de Saint Bertin de Saint Omer. La tour carrée du clocher, date quant à elle, du XIe siècle. C’est autour de cette tour que les trois nefs flamandes de style hallekerque ont été édifiées à diverses époques dont une seule est connue : un sommier, à la tribune portant la date de 1486. Les trois chœurs datent du XVIe siècle comme l’indique le millésime 1558 gravé sur une des pierres située au dessus du vitrail de la Vierge.
C’est dire que le sanctuaire d’origine a été modifié et restauré à diverses époques, la restauration la plus ancienne connue étant celle de 1486, la plus importante celle de 1864 à 1874 et les plus récentes celles d’après les deux guerres mondiales.
Façade Sud et pseudo transept
L’Eglise St Vincent d’Haverskerque est une hallekerque à trois nefs, de style gothique.
La hallekerque flamande ou église-halle est un type d’église qui apparaît aux XVe et XVIe siècle en Flandre Intérieure et Maritime et se caractérise par trois nefs accolées de même largeur et de même hauteur, l’éclairage étant assuré par de nombreuses et larges fenêtres dans les murs latéraux et dans les absides. Les absides sont ici formées de trois chœurs à pans coupés abritant le maitre-autel et les autels de Notre Dame, et Saint Vincent.Dimensions : longueur 32m40, largeur 18m, surface totale 2200m2, hauteur 10m75, hauteur jusqu’au coq du clocher de 30m environ. Elle peut accueillir 300 personnes environ.
- Fenêtre garnie de meneaux et rosace de style gothique flamboyant.
Pierres et briques
L’église Saint Vincent est entièrement construite en pierres blanches du pays : pas moins de 650 m3 de ces pierres de calcaire faciles à tailler mais fragiles, ont été ramenés bénévolement par des fermiers, de Liettres (Pas de Calais) pour les restaurations de la fin du XIXe.
Les murailles extérieures reposent sur un soubassement de 0,90 m de grès ferrugineux de taille régulière rehaussé d’un conglomérat de pudding fait de galets et ciment de grès.
Seuls le sommet de la tour et sa tourelle extérieure d’accès au clocher et l’extension de la sacristie reconstruits plus tardivement, sont en briques. La toiture est en ardoises.
La tour carrée du clocher est de style roman.
Dressée sur quatre énormes piliers faisant corps avec elle à partir de l’étage inférieur, la tour fut bâtie à l’origine, à n’en pas douter, pour servir de tour de guet et alerter la population en cas de dangers : incendies, brigands, invasions, lorsque par exemple les Normands remontaient la Lys ... En 1944, un poste de guet allemand y était d’ailleurs installé.
La tour sépare les trois choeurs du chevet de la nef principale. Construite en matériaux non inflammables, elle ne craint pas l’incendie et ne permet pas l’escalade du clocher par l’extérieur. La tourelle extérieure construite au Moyen Age abrite un escalier en colimaçon qui permet d’accéder par une galerie sous la voûte au chemin de ronde du guetteur et au sommet de la tour.
Les cloches
Le clocher comporte deux cloches, une petite, "Thérèse" , dont on ne se sert plus et une plus grosse (1280kg) qu’on actionnait du clocher et qui sonne le mi bémol. Cette cloche appelée "Jeanne Gaston" a remplacé "Philippette" ainsi nommée en 1557 par Philippe de Stavèle, baron d’Haverskerque. "Jeanne Gaston" a été électrifiée vers 1950.
Le portail
La façade principale est percée de la porte d’entrée qui s’élève à l’Ouest comme la majorité des églises en Occident alors que les chœurs
On pénètre dans l’église par un portail surmonté du triangle trinitaire entourant l’œil de Dieu. Au bas de la fenêtre au dessus du portail, un médaillon représentait jadis les armoiries des seigneurs d’Haverskerque. Dès l’entrée, la voûte gothique en forme de mains jointes invite à la prière.sont tournés à l’Est, vers le lever du soleil et l’Orient.
Intérieur de l’église
Des colonnes de grès portent des arcades larges séparant les nefs. Les voûtes de forme gothique sont en bois plâtré. Voûtes et murs ont perdu leur ancienne iconographie et ont été blanchis.
Les murs intérieurs sont habillés d’un soubassement en bois sculpté d’un mètre de hauteur qui s’intègre harmonieusement avec le mobilier.
- Tambour d’entrée
Les murs intérieurs sont habillés d’un soubassement en bois sculpté d’un mètre de hauteur qui s’intègre harmonieusement avec le mobilier.
Les vitraux
lLes vingt deux baies à trois lancettes avec tympan et meneaux sont garnies de vitraux du XIXe reconstitués au XXe après la guerre : vitraux en verre dépoli et coloré. Les plus beaux vitraux se situent dans les chœurs avec une représentation exceptionnelle de l’Eucharistie dans le maître autel et les iconographies de la Vierge et de Saint Vincent.
Le mobilier
Des objets mobiliers classés ou inscrits à l’Inventaire Départemental des objets d’arts non classés par l’Etat rehaussent la valeur de l’église
Objets mobiliers classés :
Une très belle chaire de vérité en chêne sculpté du début XIXe d’une hauteur totale de 5 mètres et une cuve de 0,95 m reposant sur un pied en forme de colonne ionique. Elle est à l’origine adossée au pilier Sud Ouest de la tour. L’abat-voix en forme de baldaquin plat est sculpté de draperies et motifs floraux. En son centre figure la colombe du Saint Esprit.
Panneaux de la cuve et rampe accompagnant l’escalier sont magnifiquement ouvragés de feuilles d’acanthes, fleurs et personnages : probablement les bustes des apôtres évangélistes Matthieu, Luc et Marc.
Une table de communion en chêne sculpté en 1871 d’après les dessins de l’architecte Maillard
Une très belle statue de Saint Antoine et son cochon du XVIe siècle classée en 1968 : cette statue de Saint Antoine et son cochon d’ 1,20 m de hauteur, a été taillée dans un seul bloc de chêne.
Saint Antoine : retiré dans le désert de Nitrie en Haute Egypte, il subit au IIIe siècle, les attaques du démon qui prend l’apparence de bêtes féroces ou sensuelles : les fameuses tentations de Saint Antoine. Des disciples viennent le rejoindre et pour eux, il fonde les premiers monastères hospitaliers.
En contrepartie du service public rendu, les religieux jouissaient du singulier privilège de laisser errer dans les rues de la ville les porcs du monastère.
C’est pourquoi Saint Antoine est représenté avec un cochon, symbole de gloutonnerie et de sensualité qui évoque aussi sa victoire sur le diable. Il porte la tunique des Antonins serrée à la taille par un chapelet à gros grains, une pèlerine courte à capuchon pointu. Des flammes s’élèvent du sol évoquant le mal des ardents ou feu de Saint Antoine, qui au Moyen âge faisait des ravages et qui n’était autre que l’ergotisme, une intoxication due à la consommation d’ergot de seigle.
Maître autel en bois peint marron et son tabernacle à fond de glaces datant du début du XIXe siècle,
- Autel Sainte-Thérèse
- Confessionnal
Deux confessionnaux en bois peint datant du XIXe avec des éléments du XVIIIe,
Deux autels contre les murs Nord et Sud dédiés à Sainte Thérèse et Saint Ghislain du début du siècle (1929),
- Autel Saint-Vincent
Les autels et tabernacles des chœurs latéraux Notre Dame au Nord et Saint Vincent au Sud, beaux assemblages en boiseries sculptées du milieu du XXe siècle (1948)
- Baptistère
- Statue de Saint-Ghislain
- Chemin de croix
Des statues en bois : Saint Ghislain en bois peint (hauteur 1 m) du XIXe, Saint Laurent en bois décapé (1,20 m) du XVIIIe,
Deux chandeliers en laiton de 0,78 m du XVIIIe
On y remarque également :
D’origine, dans les choeurs, de curieuses figures sculptées en plein bois à l’extrémité des solives en guise de blochets,
Un chemin de croix de quatorze stations, œuvre de Jules Delpierre, statuaire à Saint Omer qui date de 1872, restauré après la grande guerre par M. Deschodt d’Hazebrouck, père des géants des Flandres,
Un baptistère en marbre avec couvercle de bronze ciselé surmonté d’une colombe en bois doré et d’un lustre en fer forgé œuvre d’Ernest Lestienne du "Touquet" avec en fond, une fresque du baptême de Jésus,
Un autel monument aux morts surmonté d’une piéta du début de XIXe siècle supportant la relique de Saint Vincent,
- Piéta du début de XIXe siècle
De nombreuses statues : Vierge, Curé d’Ars, Ste Rita, St Joseph, St Pierre, St Paul, St Roch et son chien, St Gérard Magellan sous la voûte, St Laurent et St Christophe, Ste Anne,
Une plaque des prêtres en marbre où figurent les noms des curés d’Haverskerque de 1803 à nos jours,
Des dallages, côté chœurs, faisant penser à des pierres tombales. On sait, de par les écrits, que reposent en l’église d’Haverskerque Guillaume, sire d’Haverskerque décédé en 1118 et son épouse et sous la chapelle Notre Dame fondée par sa famille, Baudouin, sire d’Haverskerque et de Ruminghem mort en 1235 et son épouse. A l’entrée de l’église, à l’angle Nord Ouest, on remarque la pierre tombale d’Ernest François Cardon et de sa sœur, Josette Cardon (1733) et au pied de l’autel Saint Vincent, un pavage à la mémoire de l’Abbé constitutionnel Froissart (1773).
L’Eglise et son environnement
- Vue aériene de l’église d’Haverskerque
Historique des dernières restaurations
Au début du XIXe, l’église était dans un état de délabrement général. De plus, la construction de l’édifice manquait d’uniformité et de structuration d’ensemble.
La partie principale, des trois chœurs à la tour qui sont déjà en pierre blanche du pays, est fort endommagée. Les épaisses murailles des autres parties, de la tour au portail qui comprenaient la nef principale et les bas côtés, étaient construites en moellons de grès bruts informes. Elles ne raccordaient pas avec les chœurs et leurs nefs et se rétrécissaient vis-à-vis de la tour (cf. schéma ci-dessous).
- La grande restauration de la fin du XIXe siècle : 1864-1876 sous l’impulsion de l’Abbé Verbéque
En 1864 : reconstruction et agrandissement sous la conduite de l’architecte Maillard : les chœurs et leurs bouts de nefs seront conservés ainsi que le clocher tandis que le reste est abattu puis reconstruit en donnant à l’église son plan d’ensemble de forme rectangulaire actuel...
1864/1865 : Construction des murailles extérieures (70 cm d’épaisseur) et de la façade en harmonie cette fois avec le reste : 650 m3 de pierres blanches du pays ont été ramenées de Liettres (Pas de Calais) bénévolement par des fermiers et 350 chevaux, les briques vinrent de Merville, le sable des carrières de Molinghem.
1866 et suivantes : Couverture de l’édifice en ardoise et non plus en tuiles comme précédemment. Restauration des chœurs et de leurs bouts de nefs. Réparation des murailles et contreforts extérieurs. Replâtrage de toutes les voûtes. Les 22 fenêtres sont garnies de magnifiques vitraux et meneaux qui seront restaurés en 1923 après la Grande guerre grâce aux dons de familles. Sur le vitrail du pseudo transept côté Sud, un médaillon de reconnaissance rappelle que l’Abbé Verbèque, curé en 1861, est le promoteur de la grande restauration. Un autre sur le vitrail de l’Eucharistie rend hommage à la générosité de l’Abbé Delassus, décédé en 1864.
1869 : Dallage des chœurs et de la nef principale en carreaux bleus polis de Basècles, mélangés dans les chœurs de carreaux de marbre blanc d’Italie. Réparation d’une partie des toits des chœurs.
1870 : Rénovation de la chaire en chêne recouverte vers 1835 d’une épaisse couche de peinture à l’huile. Ses sculptures sont repolies et remises à neuf. Les anciennes boiseries encore en état servent à fabriquer deux confessionnaux, à la devanture de la sacristie, au vestibule du petit portail, à la balustrade de la tribune. Exécution des médaillons de l’Abbé Verbéque et des armoiries des seigneurs d’Haverskerque par M. Bazin.
1871 : Dallage des nefs latérales, emplacement des fonts baptismaux et pose d’un baldaquin aujourd’hui disparu. Pose d’une balustrade en chêne au grand chœur puis aux chœurs latéraux et de plancher à la tribune par M. Victor Varlet, menuisier à Haverskerque. Confection du grand portail extérieur.
1872 : Inauguration du Chemin de Croix de quatorze stations dont certaines portent les noms de familles en reconnaissance de leurs dons.
1876 : Erection du grand calvaire extérieur en remplacement de l’ancien qui était adossé extérieurement derrière le grand chœur et qui en cachait le vitrail.
1885 : peintures intérieures en polychromie des voûtes et murailles par M. Turpin sous l’impulsion de l’Abbé Parent
- Deuxième restauration 1920 à 1926
1920 à 1926 : restauration de l’église sous la direction de M. Boudin, architecte. Les travaux sont confiés à M. Varlet, entrepreneur à Haverskerque. L’indemnisation des dommages de guerre permet la réfection de la toiture, des voûtes, des murailles, du dallage et du mobilier. Les vitraux sont réparés par M. Baudelle de Thiennes. Le baptistère s’orne de grilles en fer forgé sortant de chez Quille à Merville.
Construction de l’autel du monument aux morts par Mrs Boulard d’Haverskerque : autel en chêne surmonté d’une piéta. Sous la table de l’autel, une plaque de marbre rouge mentionne en lettres dorées, les noms des 49 enfants du village morts pour la France pendant la Grande Guerre. La liste est complétée après le conflit de 39/45 de 14 noms.
1929 : Inauguration par l’Abbé Vandenabeele de deux nouveaux autels : autel Saint Ghislain et autel Sainte Thérèse, fabriqués par les ateliers de M. Vanbesien. Réfection par ces dits ateliers du maître autel et de l’autel Saint Vincent.
- Travaux et équipements après la dernière guerre
1948 avec l’Abbé Hebben (1947-1952) : remplacement des anciens autels des chœurs latéraux par les deux nouveaux autels actuels dont les panneaux ouvragés ont été réalisés par M. Murat, sculpteur italien de talent, grand père de M. Hubert Bouquet, maire actuel d’Haverskerque.
Sonorisation de l’église par l’Abbé Carton (1952-1967).
Réfection de la toiture des chœurs et remise en peinture de l’intérieur de l’édifice avec l’abbé Debuchy (1967-1976). Le chemin de croix est repeint par Catherine Tournay, élève aux Beaux Arts de Lille.
Pose de tapis dans les chœurs et transept avec l’Abbé Delylle (1976-1996) et remplacement des chaises par des bancs : la chaisière disparaît comme avait disparu après la Grande Guerre, le « suisse, » ce personnage au costume chamarré, coiffé d’un bicorne, muni d’une hallebarde et d’une canne à pommeau qui prenait la tête des cortèges et surveillait les offices...
Modernisation et mise aux normes de sécurité : orgue électrique, chauffage, éclairage. Nouvelles conditions d’accueil et de célébration du culte : construction d’un autel face à l’assemblée dans le pseudo transept entre les piliers de la tour.
Calendrier
Mairie d’Haverskerque
75 rue du Bellot
59660 Haverskerque
Téléphone : 03 28 40 61 12
Lundi, Mardi, Jeudi :
de 9h00 à 12h00 et de 15h00 à 17h00
Mercredi :
de 9h00 à 12h00
Vendredi :
de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00